Depuis 1978, Adfast propose des solutions d’assemblage, de calfeutrage, d’isolation et de protection innovantes. La qualité de ses produits d’étanchéité lui a permis de se bâtir une solide réputation dans ce secteur d’activité.
Mais le marché mondial des adhésifs et des produits d’étanchéité à base de polymères – estimé à 82 milliards de dollars US en 2025 – est présentement dominé par d’énormes conglomérats multinationaux basés en Allemagne et au Japon. Alors comment une petite entreprise québécoise peut-elle s’y prendre pour concurrencer de tels géants et partir à la conquête du monde?
La réponse : en devenant un leader en matière de recherche et développement grâce à un partenariat avec l’université McGill.
L’objectif d’Adfast: contester la domination des géants des produits d’étanchéité
Le président d’Adfast, Yves Dandurand, a résumé en quelques mots les ambitions de la société : « Depuis 2004, Adfast a engagé d’importantes ressources pour développer des polymères hybrides de polyuréthane très complexes, qui ont le potentiel de concurrencer les produits chimiques brevetés fabriqués par les grandes entreprises allemandes et japonaises ». « Nous allons contester la domination de ces deux acteurs qui contrôlent 80% du marché des polymères de polyuréthane hybrides », a-t-il ajouté.
Avec un objectif aussi ambitieux à l’esprit, M. Dandurand est constamment à la recherche de moyens d’améliorer l’efficacité, de renforcer la collaboration et d’accroître la compétitivité. Parallèlement à ses efforts pour améliorer ses processus de production, l’entreprise cherchait également des moyens de proposer des produits d’étanchéité moins dangereux pour la santé humaine et l’environnement.
Une rencontre qui allait tout changer
Pour atteindre cette nouvelle cible, M.Dandurand s’est tourné en 2016 vers PRIMA Québec, un organisme qui fait correspondre les besoins de recherche de l’industrie avec l’expertise institutionnelle dans le domaine de la science des matériaux. C’est par ce biais qu’il a rencontré pour la première fois le professeur Milan Maric de l’université McGill.
Le professeur Maric, par le biais de son laboratoire de génie chimique, est un expert des polymères, ces structures moléculaires à longue chaîne qui sont si largement utilisées dans la vie moderne. L’infrastructure de McGill en matière de synthèse et de caractérisation des polymères a fourni une plateforme pour concevoir de nouveaux types de polymères pouvant être efficaces dans les applications d’AdFast. Les partenaires ont finalement demandé et reçu un financement par l’entremise d’une subvention de recherche et développement coopérative du CRSNG, d’une durée de trois ans.
Se démarquer en créant des produits sans matériaux toxiques, en particulier les isocyanates
Bien qu’ils aient des propriétés utiles pour la formation du polyuréthane et d’autres formulations, les isocyanates sont mortels. Ils sont à l’origine du tragique incident de Bhopal, en Inde, qui a fait 4 000 morts en 1984. Il est évident que la suppression de ces éléments du processus de fabrication des scellants adhésifs Adseal et mousses de polyuréthane Adfoam est un objectif souhaitable et que son atteinte pourrait changer la donne dans l’industrie.
Mais faire avancer le dossier des polymères de polyuréthane sans isocyanate (NIPU pour Non-Isocyanate Polyurethane) n’est pas une mince affaire. M. Dandurand estime à deux ans le temps de développement avant que le produit des recherches intensives ne soit prêt à être commercialisé. Les travaux sur les NIPU montrent également un certain potentiel comme moyen de contenir le CO2 – un avantage supplémentaire.
L’ajout des polymères de polyuréthane sans isocyanate et d’autres produits moins nocifs et polluants à sa gamme de produits contribuera certainement au succès actuel d’Adfast. L’entreprise produit désormais quelque 10 millions de cartouches d’adhésifs Adbond et de scellant Adseal par an, soit six fois sa production de 2006, tandis que sa production de mousses polyuréthanes isolantes Adfoam ne cesse également de croitre de façon exponentielle. Elle prévoit également d’étendre sa présence à l’étranger et s’est assuré le soutien de plusieurs agences gouvernementales.
“Je crois qu’avec McGill, nous allons raccourcir le processus de commercialisation des nouvelles technologies”, a expliqué M. Dandurand. “Nous recommanderons certainement à d’autres entreprises québécoises de s’adresser à l’université McGill pour leurs défis commerciaux.”
Les étudiants de McGill y trouvent aussi leur compte
Pour le professeur Maric de l’université McGill, le partenariat avec Adfast a été un cas parfait de gagnant-gagnant. “Ils ont été un partenaire de rêve”, a-t-il expliqué. “Nous avons des ingénieurs d’Adfast qui travaillent à temps plein avec nos étudiants, qui échangent les meilleures pratiques et enrichissent l’expérience éducative des étudiants en apprenant le côté commercial des sciences et de l’ingénierie. Nos étudiants disposent d’un espace disponible pour travailler dans les installations d’Adfast, ce qui permet une collaboration encore meilleure”.
Le travail de recherche se poursuit
En conclusion, le partenariat entre Adfast et l’université McGill illustre à merveille l’expression « l’union fait la force ». Grâce à ce partenariat, les deux parties coopèrent dans l’atteinte de leurs objectifs, mais surtout, contribuent à développer des produits d’étanchéité sans utiliser de produits toxiques.